Plusieurs coopératives agricoles envisagent un planning de formations pour les responsables de régions et de silos à la gestion de crise en cas de sinistre.
Ce programme prolonge une formation assurée par Solutions+ en partenariat avec le groupe CNPP, expert des risques industriels. Objectif : donner les bonnes informations aux pompiers et aux acteurs impliqués dans le sinistre.
« Si les équipes sont mal préparées à la survenue d’un sinistre dans un silo ou un dépôt, on risque l’affolement et le sur-accident ». Jean-Luc Rault est responsable maintenance et construction d’Ocealia. L’entité posséde 220 points de collecte où elle compte faire de la sécurité une priorité. Les responsables de régions et de silos ont ainsi été formés en interne sur le comportement à adopter et sur les procédures à suivre en cas d’accident.
Les sessions seront assurées par Jean-Luc Rault et par sa collégue responsable de la sécurité, Caroline Bonnet. Tous deux ont suivi le cursus sur la gestion de crise proposé par Solutions+. Jean-Luc Rault a fait partie de la premiére promotion, en avril 2015, et Caroline Bonnet de la seconde, organisée en novembre 2015 (dix personnes maximum à chaque fois). « Pour répondre à la demande, nous prévoyons une nouvelle session à l’automne 2018 », indique Julie Lecocq, conseillére formation chez Solutions+.
Pour baser cette formation sur des mises en situation, Solutions+ a fait appel au groupe CNPP, expert de la prévention et de la gestion des risques. Dans l’Eure, son site de 240 ha est jalonné d’équipements dédiés aux formations techniques et opérationnelles sur la sécurité.
SIMULATION DE FEUX
La premiére demi-journée est consacrée aux spécificités des feux de silos ou de dépôts, et au matériel utilisé par les pompiers pour lutter contre les incendies. « En général, les pompiers ont une faible expérience de ces types de feux et s’appuient beaucoup sur les industriels », explique Thomas Martin du Pôle opérationnel incendie environnement de CNPP. « Il est donc important que les responsables de silos connaissent les contraintes auxquelles les pompiers sont confrontés afin de les informer au mieux ». Sur la plate-forme de CNPP, de véritables feux permettent aux stagiaires de comprendre le déclenchement des feux à cœur et des feux de surface ainsi que les moyens de lutte. « Sur un feu de surface, il ne faut pas appliquer d’eau car les grains se colmateraient ; mais les pompiers ont parfois du mal à avoir suffisamment de débit d’air pour envoyer de la mousse à 50 métres de haut », observe Thomas Martin.
De leur côté, les SDIS (services départementaux d’incendie et de sécurité) demandent parfois à réaliser des manœuvres d’entraînement dans les silos. « Sur les gros sites où nous stockons beaucoup de phytos, d’engrais et de grains, les pompiers sont là une fois par mois ; du coup ils sont au courant des actions à faire ou pas en fonction des produits en feu », témoigne Jean-Luc Rault. Mais dans certains départements, les pompiers n’ont pas une pratique si réguliére. Il est donc conseillé de les inviter à découvrir le fonctionnement des silos, et ainsi de les rassurer vis-à-vis du risque d’explosion, qui est une idée fausse.
PREPARER L’ARRIVEE DES SECOURS
Pour gérer au mieux un sinistre, il est important que les responsables de sites connaissent l’organisation de la sécurité civile et des pompiers. La formation intégre donc une intervention de Jérôme Richard, spécialiste des risques industriels à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, du Ministére de l’intérieur. « Nous rappelons aux stagiaires que ce sont eux les experts du risque industriel en silo, s’ils gérent correctement la crise, le tandem avec les pompiers sera efficace », indique Thomas Martin.
La seconde demi-journée de formation permet aux stagiaires de connaître les outils à utiliser pour gérer la crise. « Il faut savoir comment communiquer avec les pompiers par radio mais aussi prévoir différents tableaux de synthése », détaille Thomas Martin.
Puis une journée compléte est consacrée à quatre exercices de simulation de crises. Dans une salle d’animation spécialement équipée, les stagiaires communiquent par téléphone, radio ou de visu avec tous les acteurs clés : pompiers, maire, Préfecture, DREAL[1], proche d’une victime blessée... « C’est trés intéressant d’être mis en situation suite à différents sinistres, cela nous permet de déterminer le rôle de chacun, les informations à consigner dans le poste de commandement et aussi de prendre en compte tous les facteurs de risques autour du sinistre », témoigne Jean-Luc Rault. La coopérative Ocealia envisage de mettre en application la formation avec CNPP par la mise en place des différents tableaux : un pour l’évaluation (état des lieux du sinistre : cause, blessés, actions mises en œuvre), un pour les personnes à prévenir selon les risques (DREAL, Préfecture, mairie...) et enfin un qui consigne tous les appels téléphoniques effectués (qui et à quelle heure). De quoi avoir une vision globale en un coup d’œil.
PROCHAINE SESSION LES 03 ET 04 AVRIL 2019 !
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS auprés de Myléne CHAMPAIN : mylene.champain@servicescoopdefrance.coop
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[1] directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement