Chutes, écrasements, asphyxies, électrocutions... Les risques d’accidents sont nombreux dans les silos. Outre le port d’équipements de protection individuelle (EPI), les bonnes pratiques et la surveillance des infrastructures, la formation et la réalisation de diagnostics aident les organismes stockeurs à tendre vers l’objectif de plus en plus visé : le zéro accident.
Début 2017, un salarié de Terrena décédait sur le site d’Ancenis, bloqué sous un engin de manutention. La coopérative, qui avait pourtant mis en place dés 2014 une politique Safety First, puis déployé en 2016 des « rencontres sécurité terrain » et une école santé sécurité Terrena, a lancé en 2017 une démarche globale de sécurité visant le zéro accident. « Les organismes stockeurs suivent avec beaucoup de vigilance la sécurité dans leurs silos, souligne Mathieu Reimeringer, consultant chez Solutions+. Les grandes coopératives s’impliquent particuliérement sur le sujet, notamment Terrena, avec son objectif zéro accident, ou Vivescia, qui a instauré en 2016 la démarche sécurité “care”, en sensibilisant chaque collaborateur pour atteindre, là aussi, le pari du zéro accident d’ici 2020. »
Chute, asphyxie, électrocution
L’accident numéro un dans les silos reste la chute du personnel, avec des conséquences plus ou moins graves. Dans le secteur agricole, les chutes de hauteur représentent 4 000 accidents du travail par an, soit plus de 10 % des accidents du travail, indique la MSA. « Dans les silos, notamment les plus anciens, vous avez de nombreuses échelles, qui sont des facteurs de risques importants de chutes. Vous avez également beaucoup d’opérations de manutention manuelle ou mécanique à l’aide d’engins dont vous pouvez tomber », évoque Mathieu Reimeringer. Les accidents corporels peuvent aussi avoir lieu par choc ou par écrasement, du fait des véhicules ou des équipements de travail du grain (courroies, élévateurs...). Le capotage des équipements est trés important pour éviter de se blesser. Autre risque important dans les silos de stockage : l’asphyxie. Le CO2 dégagé par le grain stocké remplace l’air respirable des cellules et des galeries d’accés, et si les ventilations sont défectueuses ou insuffisantes, les opérateurs peuvent s’asphyxier. Sur la période 2012-2014, sept décés ont été dus à une asphyxie, dans un silo ou une cuve, selon les chiffres de la MSA. Associée à la présence d’une ventilation suffisante, la mise en place d’une détection de gaz est une solution. Le risque d’ensevelissement survient lorsqu’un opérateur marche sur du grain, déclenchant un effet « sable mouvant » au lancement d’une vidange ou en présence d’une cavité. Le port de arnais et le travail sous surveillance d’un second opérateur sont recommandés. Le risque d’électrocution est également réel dans les silos, avec des installations de forte puissance. Les poussiéres de céréales peuvent aussi entraîner un risque d’explosion. « C’est un risque mal connu, mais bien réel. En juin dernier, un silo à grain de Strasbourg a explosé, faisant quatre blessés. C’était en lien avec des travaux de maintenance en présence de poussiéres de céréales, particuliérement explosives », indique Mathieu Reimeringer, qui rappelle l’importance de nettoyer les silos réguliérement pour réduire ce risque.
Port d’EPI et formations
Face aux multiples risques d’accidents, le premier réflexe à avoir est le port d’équipements de protection individuelle (EPI) : chaussures de sécurité, gilet jaune, casque. « Les EPI se généralisent dans les silos. Le personnel salarié les porte, les partenaires extérieurs aussi, notamment les chauffeurs, pour qui c’est devenu un automatisme et une exigence de leurs employeurs. . Les formations sur la sécurité, mais aussi sur le port de harnais ou la gestion du risque électrique sont essentielles pour les chefs de silos et pour leurs équipes, poursuit le consultant de Solutions+ : « Nous proposons des diagnostics sur site, mais aussi des formations intra-entreprise, des formations en ligne avec des Cooc où l’échange entre participants est possible, ainsi que des formations inter-coop où chacun peut partager son expérience et ses solutions. » La sécurité doit enfin faire partie intégrante de la conception de nouveaux silos ou d’extensions de sites, pour réduire les risques et ainsi espérer atteindre l’objectif du zéro accident.
Olivier Lévêque – Relations culture n° 185
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